dimanche 14 septembre 2008

Il tirait le YI King avec des baguettes



Elle ne l’avait jamais rencontré en vrai. Des échanges sur le net, des échanges qu’elle aimait. Une complicité déjà installée à travers des visions du monde assez proches. Une sensibilité qui paraissait sincère et profonde.

Ce jour là, quand il s’est assis à sa table, elle a eu du mal à le reconnaître. Elle n’avait pas imaginé ce visage. Elle était déçue. Quelques secondes seulement... Puis elle a tout de suite retrouvé ce qu’elle avait apprécié derrière son écran d’ordinateur. Douceur, tendresse, poésie, tolérance...

Il tirait le Yi King avec des baguettes ... Elle a fondu, elle le voulait près d’elle.

Elle savait qu’il avait des maîtresses, elle aimait sa liberté.

Elle n’a su que beaucoup plus tard qu’il avait une compagne, que la liberté n’était pas...

Elle n’a pas fui. Elle n’a pas su, elle n’a pas pu, elle n’a pas voulu ... Elle n’a pas fui.

Depuis bientôt trois ans, elle a beaucoup erré pour trouver sa place. Elle s’est perdue maintes fois. Elle a toujours retrouvé son chemin. Le seul chemin qui lui permette d’avancer. Celui qui mène au port de sa vie à elle, de sa vie sans lui. Il n’y a que là qu’elle peut s’ancrer. Les tempêtes passent régulièrement, les amarres lâchent, puis le calme revient. Et elle retrouve le soleil de ses mots, le soleil de sa tendresse, le soleil de ces moments partagés. Un soleil si lumineux, si chaud... Il chasse tous les nuages, il sèche toutes les larmes.

Et elle veut juste qu’il continue de tirer le Yi King avec des baguettes ...



Ce billet est né après la lecture du très beau texte de meerkat : my loneliness

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