samedi 27 septembre 2008
« On ne sait pas ce qui se passe ...» : quand on sait pas, on dit pas !
Oui, je me souviens..., elle mettait le plus de tendresse possible dans son regard et dans sa voix, comme pour essayer d’adoucir la violence des mots qui allaient être prononcés, un verdict sans appel possible. « Elle ne vivra pas, vous pouvez prévenir votre famille, demain matin nous arrêterons tout. » Mon bébé, ma fille, plongée dans un coma thérapeutique quelques jours plus tôt, ne revenait pas à la vie.
Je me souviens de cette nuit passée à hurler, à pleurer, à me révolter... Et je me souviens bien aussi de ce coup de fil que j’ai passé à ce même médecin, dès le lever du jour pour en finir au plus vite, pour savoir ce que l’on devait faire, pour dire que si la mort de Manon pouvait permettre de sauver un autre bébé...., je me souviens que dès qu’elle a entendu ma voix, elle m’a dit « on ne sait pas ce qui se passe, mais on dirait ce matin qu’elle a décidé de vivre ».
C’était il y a presque vingt ans, j’espère que depuis, les neurologues ont gagné en humilité, qu’ils ont compris qu'au-delà des tracés laissés sur leurs machines, il pouvait y avoir un être qui n'abandonnait pas et qui pouvait les surprendre.
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