Mais là, avec Base élèves, on sort du domaine pédagogique et on est au-delà d’un simple traitement administratif. Base élèves c’est pour moi une question d’éthique.
Les dossiers scolaires ont de tous temps existé. La différence, là, c’est que ce fichier est partageable. Il est accessible aux mairies. De nouveaux décrets placent les maires en pivots de la prévention de la délinquance.
Alors j’ai peur. J’ai peur qu’une information pleine de sens dans un contexte précis, enferme l’enfant et puisse devenir un jour discriminatoire.
Je suis fonctionnaire certes mais je suis aussi citoyenne. Je vais résister, je ne vais rentrer aucune donnée dans Base-élèves.
De nombreuses voix s’élèvent, une pétition circule, des collectifs de parents se créent un peu partout, et moi pour la première fois de ma vie professionnelle, j’estime que j’ai un devoir de désobéissance.
Et pour terminer ce billet, les propos d’Albert Jacquart :
[…] L’établissement d’un document qui suivra le jeune au long de sa scolarité, […] avatar du casier judiciaire, permettra, au moindre incident, d’exhumer son passé. […] Cet enfermement dans un destin imposé par le regard des autres est intolérable, il est une atteinte à ce qu’il y a de plus précieux dans l’aventure humaine : la possibilité de devenir autre. »
1 commentaire:
d'accord, mais Sarkozy doit montrer l'exemple et rendre public son dossier scolaire...
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